lundi 29 août 2016

Origine traditionnelle des Walincourt

"Si nous écoutions toutes les familles, elles auraient toutes leurs origines à Priam et à la mythique cité de troyens".


Voici donc l'histoire traditionnelle des Walincourt, d'après les écrits des scribes médiévauxet J.B. Le Carpentier (au XVIIème siècle), et donnant à Eudes Ier d'Oisy crédit de ses propres origines.
Elle n'a de valeur que "légendaire", mais fut rapportée depuis 911 jusqu'au moins au XVIIè siècle.



1/ Eudes D'Oisy

"Dans les riches donations qu'un Eudes d'Oisy fit à l’Abbaye d’Honnecourt, en 911, il se réclame d’être sorti des anciens Eudes, ducs d’Aquitaine et Comtes de Bourgogne." (J.B. Carpentier).


A savoir que Hunald II d'Aquitaine, dont le père fut déposé, fomentera une révolte en 769, sera livré par les Vascons à Charlemagne en 769, mais réussira à s'enfuit avec les siens en Bourgogne puis en Lombardie, où il mourra, à Pavie, en 774.
 Eudes dit d'Oisy et Crèvecoeur serait à l'origine de la première Maison d'Oisy et fut nommé en 780 châtelain de Cambrai et Ber d'Oisy par celui qui deviendra "Charlemagne", en compensation de la perte de ses biens en Aquitaine*.
 


Hatton d'Aquittaine, co-dux d'Aquitaine, avait sa résidence à Poitiers. Refusant de reconnaître la suzeraineté de Charles Martel, il doit faire face à celui-ci, qui prend Bordeaux et le capture peu après1.Il reste ensuite soumis aux Carolingiens. 

De Hunald son frère (aîné ?), il est dit : "Fils du duc Eudes d'Aquitaine, il succède à son père en 735 avec son frère Hatton, puis devient seul duc la même année, après avoir prêté serment de fidélité à Charles Martel3.
Il conteste le partage du royaume franc à la mort de Charles Martel en 741, en soutenant la révolte du duc Odilon de Bavière et de Griffon, fils de Martel et de sa seconde épouse, la princesse bavaroise Swanahilde. Pépin et Carloman, fils de Martel et de sa première épouse Rotrude, envahissent l’Aquitaine, occupent Bourges, Loches et s’arrêtent au Vieux-Poitiers. En représailles, Hunald réussit à s'emparer de Chartres qu'il détruit par le feu (743). En 745 les deux frères l’obligent à abdiquer en faveur de son fils Waïfre.
Contraint de se retirer au monastère de l’île de Ré, le duc s'exécute après avoir châtié cruellement, en lui crevant les yeux, son frère Hatton coupable d’être resté fidèle à Carloman et Pépin. 

Il est difficile de savoir si c’est le même Hunald Ier que l'on retrouve à la tête de l'insurrection des Aquitains en 769 au début du règne de Charlemagne, ou son petit-fils Hunald II. Toujours est-il que celui-ci fut livré à Charlemagne par Loup II, duc des Vascons et des Aquitains, chez qui il s'était réfugié. Il réussit cependant à s'enfuir en Italie chez Didier, roi des Lombards. Charlemagne étant venu attaquer le roi des Lombards, Hunald défendit longtemps Pavie avant d'être lapidé par les habitants qui voulaient se rendre."

Quand  Hunald se soumet finalement, ce dernier crève les yeux de son frère Hatton avant de se retirer dans un monastère de l’île de Ré.  



2/ Elissende dame de de Walincourt et de Crèvecoeur.
Eudes d'Osy épouse, à la fin du VIIIè siècle, Elissende dame de Walincourt et Crèvecœur, apparemment dernière descendante du lignage précédent, qui possédait plus de cinquante seigneuries dans le nord.

Ils seront à l'origine de nombreuses familles du nord et du Cambrésis.

Elle lui apporta en dot une cinquantaine de seigneuries sont Walincourt, Bussignies, Honnecourt, etc...


"La châtellenie de Cambrai fut possédée par deux ou trois Eudes ou Odons, dont l'un dans les riches -donations qu'il fit à l'abbaye d'Honneçourt, en 911, se réclamait d'être sorti des anciens ducs d'Aquitaine et comtes de Bourgogne, selon les remarques de Burquens, un des plus doctes des plus solides, des plus curieux et des plus fidèles rechercheurs de l'antiquité et des maisons illustres ; Eudes d'Oisy fut créé par Charlemagne, châtelain et gouverneur de Cambrai il descendait de ce grand Eudes, duc d'Aquitaine, qui défit les Sarrasins avec Charles Martel, dans la plaine de Saint-Martin-le-Bel, en Touraine, l'an 730.

La châtellenie fût ensuite occupée par quelques Watier (Wauthier) où Gauthier, [issus de Gauthier de Lens 930+ ???] tous seigneurs de Crèvecoeur et d'Oisy, desquels plusieurs historiens ont fait sortir les anciennes maisons de Saint-Aubert, de Honnecourt, de Wallencoùrt, de Busignies, de Haucourt, de Cantain, de Beaumont de Graincourt, dé Masnieres, d'Aspiers, de Godry, de Prémont, de Revelon, de Lesdin, de Clérmont, de Sewart, de la Bouë, de Rellais, de Rancourt, de Pézières, de la Vacquerie, de Bon-Enfant, de Bondhus, de l'Angle, du Quesnel, de Senlices, de ITaussy, de Honnechies, d'Havrincourt, de Taviaumetz, de Visigncul, de Venduelle et autres en Cambrésis, dont les descendants ne se firent connaître a la postérité que sous les noms de leurs apanages, quoiqu'issus d'une même souche, s'élant contentês les uns de briser ou de versifier leurs armes de quelques pièces accidentaires, les autres d'en retenir les simples couleurs ou de les changer tout à fait, retenant tous néanmoins le cri de Crèvecoeur et d'Oisy, en mémoire de leur estoc (1)." Mémoires de la Société d'Emulation de Cambrai, "Agriculture, sciences et artisanat", 18/07/1880.



Des prédécesseurs d'Elissende de Walincourt, selon J.B. Le Carpentier
"Pendant le règne de Childéric, roi de France, l'on trouve qu'un certain Landry, surnommé de la Tour, maire de son palais, séjournait parfois dans Cambrai, où il gouvernait les armes et la justice (vrais devoirs d'un châtelain), et allait prendre ses ébats à la chasse vers les bois de Grèvecoeur, de Bohain et de Walincourt dont il était seigneur. Ce Landry, esprit simple et rusé, lorsque Chilpéric se plaisait dans Cambrai et y renfermait tous les trésors, s'insinua si avant dans les bonnes, grâces du monarque qu'il devint son favori. 


Il eut pour successeur :
Védulphe, qui semble avoir été châtelain, comte ou gouverneur du Cambresis sous Dagobert Ier. On lui donne pour père ou pour fils, un neveu de Védulphe Aubert, que Claude Desprets, Colvener et autres disent avoir pris naissance au village d'Haucourt en Cambrésis, et qui, de moine de Luxeuil fut fait évoque de Cambrai et y mourut en odeur de sainteté, l'an 675.

Du temps de l'évêque Hadulphe, on trouve dans les vieux manuscrits un certain Hugues, qualifié « chastelainet comte de Cambrésis,» fils d'un Albéric comte de Hainaut, puis après lui, un Ansherl ou Aubert qui commanda à Cambrai, auquel succéda un autre du même nom. Sous l'évêque Godfrid, Raoul, sire de Grèvecoeur, gouvernait Cambrai, et commandait de nombreuses terres. 
Il semble : avoir laissé un fils, selon Desprets, nommé aussi Aubert, sans doute en mémoire de ses ancêtres, duquel sortit une fille unique nommée «Elissende, dame de Crèvecoeur, d'Hennecourt, de Wallencourt, de Boussignies » et de cinquante autres seigneuries qu'elle porta en mariage à Eudes sire d'Oisy.

Quelques notes

Elissende de Walincourt semble venir d'une suite de seigneurs différents de la descendance de Landry d'une part, et des "Vedulphes" d'autres part, je vais les appeler les "Albérics", descendant d'Albéric Ier comte du Hainaut.

La terre et les seigneuries de Walincourt venant avec la dot, les seigneurs de Walincourt qui nous intéressent sont soit de parents du couple, ou de familiers de la lignée de Eudes, ou des celles de Gauthier de Lens. Les walincourt peuvent être issus de l'une ou l'autre des lignées (ou daucune évidemment)..
Dans les deux cas, vu la localisation de la pairie de Walincourt, il fallait que le suzerain est une très grande confiance dans son vassal, et donc être une familier (ce que la pairie, par l'obligation de défendre le château du seigneur en y restant pendant certaines périodes) et les actes semblent montrer.

Il est à noter que Wauthier Ier d'Oisy, dans les "Chronique de Cambrai" de Baldéric, demande à l'evêque Herluin de reconnaître son fils ; et le comte de Flandres agira pour que l'évêque fasse de même. La Châtellenie et les terres ne devaient pas être assurée de rester dans la famille ?

Le nombre et la localisation très centralisée des seigneuries en font un domaine de poids à l'est du Cambrésis et du nord de l'Aisne, et une clef du dispositif militaire du Châtelain de Cambrai. 

Wauthier II eut plusieurs enfants, toute filles sauf Wauthier, dit le IIIème qui mourra en 1041 en bas-âge. 
De son côté, Hugues Ier d'Oisy est le neveu de celui-ci, fils de Adèle décrite comme fille de "Galterus Camerensis"  et de Hugues "Havet" de Douay.


Dès la mention d'un "seigneur de Walincourt", il lui est attribué des "pairies" (pour le Cambrésis [pairie créée en 983-86], pour le Hainaut , puis la Flandres après le rattachement des deux comtés). La proximité entre les Oisy et les Walincourt est patente durant les Xème et XIèmes siècles, jusqu'à disparition des 2 lignées, dont des descendants se marièrent entre eux (au XIIème siècle).
Le prestige des Walincourt était tel entre les XIème et XIIIème siècle, que leurs suzerains directs (les Oisy de Crèvecoeur) prirent pour blason une variation du blason des Walincourt. Les  premiers blasons observés datent du XIème siècle. Et plusieurs blasons de familles ou de villages en sont aussi (Montigny, Haucourt, Grébert, ...etc...).



Des Walincourt et d'Eudes d'Oisy, spéculations par les phénomènes
Le nom ainsi que la plupart des seigneuries sont restées celles des Walincourt, et non des Oisy de la lignée des Wauthier (de Lens) puis des Hugues (descendants de la soeur de Wauthier III).
J'y vois là de fortes probabilités que les Walincourt puissent se réclamer de la même origine que les premiers Oisy. Le fait qu'après l'an mil, les Oisy prirent une variation du blason Walincourt, que le prétige de cette famille soit supérieur à la première - du fait non des faits d'armes, mais de la multitude des familles ayant porté crys "Wallaincourt", ou portaient des variations de leur blason me semble l'accréditer, en vertu de recherche de liens d'ancienneté et de filiation des Hommes.
Un second lien (historique celui-ci) existe entre les Oisy et les Walincourt par le Mariage de Mathieu (ou Wauthier) de Walincourt et Jeanne de Beaumetz (petite-fille de Hugues Ier d'Oisy).
 

* Une pratique assez courante déjà mise en place par Charles Martel et Pépin II le grand (dit "Pépin le bref" ) pour mettre ses fidèles en place localement.


 

2 commentaires:

  1. de Michel Constant Grebert ...ai mis votre article très bien élaboré son mon journal de Facebook ainsi que sur mon Blogger maisondegrebert.blogspot.com
    Cordialement...

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    1. Toutefois, je ne sais pour quelle raison ? Facebook l'a supprimé en arguant qu'il s'agissait d'un spam ???...(mais il est resté sur mon Blogspot )...

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